Pour commencer, parlez-nous de votre activité.

Je gère avec mon associée Marie-Odile l'exploitation qui est composé de 2 jardins, l’un situé à 1 200 m d’altitude et l’autre à 1 700 m. Nous cultivons, du fait de cette altitude, des produits de haute montagne comme le génépi mais aussi de petits fruits tels que le cassis, les groseilles, les framboises. Ces fruits sont très savoureux car ici, nous bénéficions d'un froid hivernal sec et d'une chaleur estivale. Au gré des saisons, nous cueillons également près des jardins ail des ours, sureau et gentiane. 

Une fois cueillis, que deviennent vos produits ?

Tous nos produits sont bios. Nous les préparons de manière artisanale en suivant des recettes locales. Avec le génépi, nous fabriquons une boisson apéritive et une boisson digestive. Nous confectionnons aussi des sachets de fleurs de génépi séchées. En ce qui concerne les fruits, ils nous servent à réaliser de délicieux sirops, confitures ou apéritifs. Nous vendons par ailleurs un condiment à base d’ail des ours, une plante cueillie au mois d’avril, du sirop de sureau, qui lui est cueilli en juin et un apéritif automnal, obtenu à partir de racines de gentiane. Cela nous permet de proposer à nos clients des produits toute l'année. 

Quels produits vendez-vous le mieux ?

Ce sont les produits à base de génépi et l’ail des ours. L'ail des ours est une plante qui se mange crue, dans les salades. Il se consomme aussi comme un légume, voire même sous forme de condiment.

Pour quelles raisons vous lancez-vous dans l’agriculture biologique ?

Nous souhaitons manifester notre reconnaissance à nos clients en apposant le label AB sur nos produits. Avant même de nous lancer dans la démarche de certification, nous cultivions tous nos produits sans engrais ni pesticides, dans le respect de la nature et des saisons.

En quoi est-ce difficile de travailler en haute montagne et comment y parvenir ?

Il faut savoir s'organiser ! Pour pouvoir travailler l'hiver, même quand il est très rigoureux, il faut s'adapter. Par exemple, en terme de logistique, il faut être capable de s'approvisionner en bouteilles et aller les chercher à Grenoble, par beau temps comme par temps neigeux.

Allez-vous proposer de nouveaux produits en 2013 ?

Nous souhaitons élargir notre gamme d’apéritifs. Nous allons notamment bientôt mettre en vente un apéritif de reine des prés, une plante facile à cueillir et qui se trouve près d'ici. Nous allons aussi nous diversifier en proposant du confit d’oignons. C'est important d'innover ! Cela nous permet rentabiliser nos achats de matériel et de palier au caractère aléatoire des saisons.

Comment peut-on acheter vos produits ?

Nous vendons nos produits sur les marchés estivaux et de Noël ainsi que sur les stations de ski de l’Alpe d'Huez et des Deux Alpes, via des revendeurs. Nous avons également ouvert notre boutique en ligne avec Direct et Bon. La vente sur Internet est une tendance forte et nous ne voulions pas passer à côté !

Pour finir, avez-vous des conseils à nous donner concernant la dégustation de vos produits ?

Régalez-vous avec l'ail des ours, quand il est bien frais en avril, en salade, en soupe avec d’autres légumes, en ragoût ou en accompagnement de viandes. Utilisé comme condiment, il accompagne très bien les pommes de terre, les pâtes, le poisson blanc ou le saumon. A l'heure de l'apéro, il est délicieux sur des toasts ou mélangé avec du fromage blanc pour y tremper des crudités. On peut aussi réaliser des sauces de fondue bourguignonne ou d’escargots.

Concernant le génépi, pensez à le mettre au congélateur 5 minutes et à le consommer très frais, sous forme de digestif ou en trou normand !