Vous produisez vos fruits et légumes mais aussi les produits d'autres agriculteurs de la région, pouvez-vous nous expliquer ce concept ?

« Avec le magasin que nous avons monté à la ferme, nous avons souhaité une seule chose : proposer à nos clients des produits très différents, mais tous de qualité, qu'il s'agisse des légumes, des fruits, de tous les produits laitiers traditionnels. Nous voulions qu'ils aient l'impression d'être comme au marché du village.

Nous avons toujours eu cette exigence de qualité et nous souhaitons donc vendre des produits de toute première fraîcheur.

Enfin, avec ce magasin, nous avions l'ambition de renouer le contact avec nos clients finaux : conseiller ceux qui consommeront notre production, leur suggérer des idées de recette, recueillir leurs avis. Dans cet esprit, nous avons mis en place une animation culinaire hebdomadaire : notre boutique à l'exploitation abrite une cuisine, et chaque samedi un cuisinier professionnel, un membre de l'équipe ou même un client réalise une recette utilisant les produits de l'exploitation. Les clients discutent avec l'équipe goûtent le plat et échangent entre eux : ces moments sont très appréciés de nos clients.

Toujours dans ce souci de rapprocher producteur et consommateurs, nous réalisons régulièrement des journées portes ouvertes. Et dernièrement nous avons réservé une partie de l'exploitation à la culture d'un potager pour enfants, afin qu'ils sèment et récoltent leurs propres légumes. »

Quelles recettes originales nous donneriez-vous pour utiliser les légumes d'automne ?

« A l'exploitation, nous profitons de l'automne pour mettre à l'honneur les légumes peu cuisinés que sont les courges (potiron, potimarron, musquée de Provence...).

Nous adorons les proposer à nos clients en leur suggérant des les cuisiner en velouté : pelez la courge, retirez-en les graines et découpez-la en morceaux. Cuisez-les dans de l'eau salée, avec un oignon émincé, pendant une demi-heure (ou 15 minutes si vous utilisez un autocuiseur). Mixez le tout et au moment de passer à table, vous avez le choix de servir le velouté avec de nombreux accompagnements (une cuillère à soupe de crème fraîche, des croûtons, du persil, du gruyère râpé). Si vous êtes d'humeur à surprendre vos invités, gardez la courge que vous aviez évidée et utilisez-la comme soupière ! »

Pouvez-vous nous présenter votre exploitation, les Délices de Thaïs ?

« Le mot exploitation familiale a vraiment du sens quand on parle des Délices de Thaïs : mes parents ont créé l'exploitation en 1961 et aujourd'hui mon frère et moi la dirigeons. Personnellement, je gère la toute nouvelle boutique proposant nos produits en vente directe du producteur au consommateur. Et pour continuer sur l'aspect familial de l'exploitation, nous l'avons baptisée du prénom de ma nièce, férue de nouvelles saveurs et grande consommatrice de fruits et légumes ! 

Mes parents ont toujours été maraîchers et nous continuons cette production actuellement. Ce qui ne les a pas empêché de très tôt vouloir se différencier, à une époque où ce n'était pas courant. Ils ont ainsi commencé à vendre des mini-légumes, des herbes pour la cuisine, des fleurs comestibles... Je ne vous cache pas que c'est cette innovation qui a fait le succès de l'exploitation, notamment auprès des restaurateurs et des gourmets de la région, qui ont largement contribué à la faire connaître. Nous voulons maintenir cette recherche d'innovation qu'ont eue mes parents en proposant à notre tour des produits peu communs : variétés de tomates peu connues, carottes violettes, topinambours...

Nous allons démarrer une parcelle entièrement en culture bio. Aujourd'hui, l'exploitation est tournée vers l'agriculture raisonnée, ce qui signifie que nous utilisons les produits phytosanitaires uniquement de manière limitée et quand c'est indispensable. Nous nous appuyons sur la "lutte intégrée", qui consiste à utiliser des insectes prédateurs pour combattre les éléments nuisibles à la production, par exemple les coccinelles, qui adorent dévorer les pucerons. »